Le Roi doit mourir.
Raillé, outragé, ridiculisé : « J’ai tendu le dos à ceux qui me frappaient, et les joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas soustrait ma face aux outrages et aux crachats. » (Is 50, 6)
Sans armée pour le secourir ni personne pour le sauver. « Qu’il se sauve lui-même s’il est le roi d’Israël ! ».
La mort s’apprête à accueillir ce corps meurtri, ce visage tuméfié, devant lequel on se détourne : « comme quelqu’un devant qui on se voile la face, nous le considérions comme puni» (Is 53, 3-4). La partie semble perdue.
Et, dans cette nuit de déréliction, un cri de reconnaissance : « Celui-ci n’a rien fait de mal ! ».
Au-delà des apparences, le bon larron a reconnu le calme, la grandeur, la noblesse, la bonté du Serviteur Souffrant : « Il ne crie pas, il n’élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue… fidèlement, il présente le droit » (Is 42, 2.3). Et si vraiment, cet homme était le vrai Roi, en qui tout fut créé, et par qui tout doit être sauvé ?
Alors surgit le cri courageux de celui qui croit encore, malgré la mort qui vient, qu’un avenir est ouvert : « Seigneur, souviens-toi de moi, quand tu entreras dans ton Royaume ! »
Doucement, le Roi se tourne vers celui qui croit, espérant contre toute espérance : « Je te le dis, avec moi, aujourd’hui, tu seras dans le Paradis ».
La Rédemption s’accomplit. Le Roi a repris toute sa création pour lui donner sa Vie, et établir son règne de justice et de paix. « Voici : je fais toute chose nouvelle » (Ap 21, 1).
Et le coeur de l’homme, enfin libéré du péché et de la mort, peut l’acclamer : « A Toi le Règne, la Puissance et la Gloire pour les siècles ! »
Abbé Xavier Lefebvre, curé